13.10.07

Caldane 2007

Pace e salute a tutti,


C'est devenu un rituel, tous les ans, je monte à Caldane, la montagne qui fait face au village.
Sur le post de l'année dernière relatif à cette randonnée, j'avais évoqué le rêve de dormir à Caldane........ c'est fait.

Au cours de l'hiver dernier, nous avons décidé avec Julien (mon fils de 10 ans) de passer une nuit à Caldane.

J'ai donc acheté à Décathlon la fameuse tente Quechua 2 personnes (celle qui s'ouvre en 2''), uniquement pour cette rando avec, je dois le dire un certain scepticisme sur la concrétisation de cet objectif, car les engagements de l'hiver peuvent paraître très lointains une fois l'été venu.

Lors de notre séjour au village, j'ai incité Julien à m'accompagner pour de petites ballades en montagne.....sans succès....je pensais que c'était foutu, il ne m'accompagnerait pas.

Peu importe, je décide pour une date, ce sera la nuit des étoiles filantes, la météo semble favorable.
J'interroge tout de même Juju, quasi certain d'une réponse négative ; "je monte passer une nuit à Caldane, tu viens"?

Réponse de Juju : "oui, pourquoi?"......l'air de dire pourquoi tu me poses cette question, tu connaîs la réponse depuis des mois.

Nous n'avions plus parlé depuis des semaines de cette rando, mais pour lui c'était clair, il monterait.

Le reste de l'équipe : Quentin Illouz (15ans) mon filleul et Kevin Leccia (16ans) deux habitués.
La veille du départ nous faisons un briefing et des essais pour bien répartir les poids.
Nous devons prévoir pour 4 repas, plus un 5ième en cas de problème, porter 2l d'eau par personne (sachant qu'il y a une source proche du sommet) et le matériel de couchage.

Le départ est prévu pour 8h (assez tardif mais nous avons la journée pour monter)

A l'heure dite, point de Kévin, je frappe à la porte des Leccia, Pierre le papa descend et m'informe que Kevin ne vient pas car il s'est blessé 2 jours auparavant au cours du match de foot que nous avons joué et gagné contre Valle-d'Alésani.

Patatras!....que faire......un porteur en moins et en plus le plus âgé..........le rêve de l'hiver s'efface......remettre cela à l'année prochaîne.....j'aurais un an de plus.......surtout penser à la sécurité......on fait, on fait pas?.............ok on fait.

Quentin portera la nourriture et une partie de l'eau, Julien son eau, je me chargerai de la tente, des sacs de couchage et d'une partie de l'eau.

Nous avons pris 30mn de retard, mais peu importe, on est super contents de partir, il fait beau.

Par souci de sécurité et pour ne pas inciter d'autres personnes à l'emprunter, je ne préciserai pas ici notre itinéraire.

En effet, les 2 tiers de la randonnée se font, sans sentier, souvent dans une forêt obscure, et la montée finale avant la crête n'est vraiment pas facile à trouver (merci à Quentin parti en éclaireur pour nous nous avoir ouvert le passage).

Le dénivelé est tout de même de 900m, nous avons mis 5 heures en effectuant de nombreuses pauses.

De plus, a mi-chemin, nous avons été envahi par le brouillard.
A notre arrivée au sommet, nous n'y voyons pas à 20mètres.

Après avoir avalé un casse-croûte, pendant que Quentin s'occupe à couper des fougères qui devaient nous servir de matelas, Julien se charge d'organiser la tente.

Très vite quelques gouttes commencent à tomber, nous nous abritons sous la tente, tant pis pour notre matelas, les fougères resteront à l'entrée de notre habitacle.

Nous profitons d'une éclaircie pour aller faire le plein d'eau à la source située en contrebas sur l'autre versant à 15mn.

Un berger a construit plusieurs abris à proximité du point d'eau.

De retour au camp, Quentin se charge de récupérer des branchages pour le feu du soir.

Nous sommes quelques peu frustrés car la vallée est sous les nuages, c'est magnifique lorque l'on regarde vers la mer, les couleurs se confondent, mais nous n'apercevons pas les villages...... on s'en contentera.

En soirée, un vent relativement frisqué se lève, nous allumons vite le feu bien à l'abri, pour d'une part nous réchauffer et d'autre part faire griller le pain qui nous servira pour les sandwiches.

Ensuite, nous passons la veillée à compter les étoiles filantes et à tenter d'apercevoir Ortia, en vain.

Coucher vers 23h30.
Julien se cale entre les deux autres, content d'être là,.... il y des mots qui ont été prononcé ce jour- là que tout papa rêve d'entendre d'un enfant.

La nuit a été courte et très peu confortable. Sans les fougères qui devaient faire office de matelas, le sol était bien dur et parsemé de pierres.

Petit-déjeuner composé de barres énergétiques, paté, bananes...

Vers 9 heures, nous avons eu la visite du berger. Nous pensions qu'il venait nous faire quelques remarques, car la veille, j'avais demandé à Quentin et à Julien d'éloigner du campement son troupeau de brebis (400 têtes) pour ne pas avoir la nuit perturbée par les clochettes.
Peut-être aussi parce que nous avions fait un feu?

Rien de tout cela, nous avons passé un bon moment à bavarder et il m'a appris que Caldane n'était pas Caldane.
Les Bains de Caldanes se situeraient environs à 300m en contrebas sur le versant sud (côté Bozio)
Il paraîtrait que les Romains appréciaient l'endroit.
Le Caldane actuel, celui qui est matérialisé sur les cartes, a toujours était nommé par les anciens :"verdi....." (je ne me souviens plus exactement de l'appellation prononcée par le berger), mais la traduction en français est : "endroit très vert" donc très bon pour les pâturages.

Nous avons quitté le berger vers 10h, le laissant sur sa montagne et entouré de son troupeau.
Il nous a invités à passer une nuit dans son refuge l'année prochaîne, on a bien senti un brin de nostalgie en lui, regrettant que plus personne de son village (Pianello) ne monte.

Je dois dire que j'ai une très grande admiration pour ces personnes, qui vivent en toute simplicité et sont en communion parfaite avec la nature.
Il reste 3 mois en montagne et effectue tous les jours 2h de marche pour rejoindre son troupeau.
Chapeau bas Monsieur Le Berger.

Pour le retour(4h) nous avons emprunté le sentier balisé par la Via Romana, cette course de folie organisée tous les ans en Castagniccia (départ et arrivée de Carpineto).
En 2006, la grande boucle faisait 58km et plus de 3300m de denivelé montant. Il faut voir par où passent les concurrents et concurrentes pour comprendre l'énormité de l'exploit.

Nous avons fait une pause au refuge Orticaggio, la descente a été longue pour mes pauvres genoux, merci à Quentin et Julien de m'avoir attendu.

Arrivée au col d'Arcarotta, dégustations de glaces.

"Je suis vanné, c'est la dernière fois que je monte c'est sûr", mais maintenant à la mi-octobre, je n'ai qu'une envie c'est d'y remonter.

Pour une rando dans la journée à Caldane en toute sécurité, la météo doit être favorable.

En été, partir à 6h30 du Col d'Arcarotta et emprunter le parcours de la Via Romana (sens inverse de notre trajet retour).

Je déconseille fortement aux personnes ne connaîssant pas les lieux de s'aventurer sans guide pour cette rando car il y a un risque certain de se perdre surtout à cause de la multitude des balisages oranges et roses de la Via Romana....attention de ne pas se retrouver au San Petrone!!!!






A prestu,
Philippe

1 commentaire:

Véro B. a dit…

On s'y croirait ! tout le long...
très émouvant, très précis !
belle escapade qui manifestement restera gravée dans les mémoires !
Ciao. Véro